Rouges et Jaunes (royalistes antigouvernementaux) campent sur leurs positions, la tension monte. Une intervention de l'armée semble inéluctable pour rétablir l'ordre. Les Rouges se mobilisent, présentant un nouveau putsch. Une intervention militaire donnerait lieu à un gouvernement intérimaire, composé de technocrates et de militaires. Il remplacerait le gouvernement élu. La Thaïlande a connu des décennies de dictature militaire. Un retour en force de l'armée représenterait donc une forte régression.
«On peut comprendre la volonté sincère de l'Alliance du peuple pour la démocratie de lutter contre les politiciens corrompus comme Thaksin Shinawatra, mais il y a des principes fondamentaux qui ne peuvent pas être ignorés, comme le principe «un homme, une voix» et la défense de liberté d'expression», estime l'historien Chris Baker.
La démocratie peine à s'implanter dans le pays. Le vote populaire se voit bafoué. Les Jaunes contestent un gouvernement élu. Le cas thaïlandais exemplifie un constat répandu: démocratie et corruption font bien mauvais ménage. Une lutte efficace contre la corruption est une condition nécessaire pour l'implantation de la démocratie.
L'article du Temps